Experts français et britanniques discutent du charbon

29/3/1947

(De notre envoyé spécial à Moscou)

Cette conférence n'aura-t-elle pour résultat que de faire percevoir de façon plus frappante les désaccords ?

On le croirait à examiner les résultats assez piteux du comité de coordination que les Quatre avaient désigné pour faire le bilan de leurs ententes et de leurs mésententes.

Même la demande que nous avions présentée pour obtenir que l'émigration allemande soit autorisée a été rejetée catégoriquement par les Russes.

Je me demande si, dans l'Histoire, on ne baptisera pas cette session des Quatre « la conférence des Non ».

Évidemment on apprenait en même temps une heureuse nouvelle. Des rencontres des experts français et anglais ont eu lieu depuis quelques jours à Moscou, à propos du charbon.

Pronostiquer est évidemment  impossible, sur l'issue de ces pourparlers. Ils existent. N'est-ce pas déjà rassurant ?

Sans doute, ces rencontres sont elles aussi un essai de la résolution montrée par Georges Bidault sur cette question du charbon. Mais, dans l'ensemble, l'atmosphère à l'hôtel Moskowa est assez sombre.

J'ai approché, ces derniers jours, des membres des diverses délégations. Toujours j'ai rencontré le même pessimisme ou plutôt la même attitude. On désespère de s'entendre.

Beaucoup même souhaitent que les Quatre s'ajournent, disant que leur travail n'est pas assez préparé et qu'on laisse les chancelleries trouver de nouveaux terrains de conversation.